dimanche 30 janvier 2011

Ce qui frappe dans les émission de divertissement nippones

A l'issue de la découverte des émissions de variété japonaises, continuons à présenter certaines caractéristiques de ces émissions, dont l'importance de la personnalité des amuseurs de la la TV et l'absence frappante de la TV réalité sur le PAJ.

# Les rôles consacrés des amuseurs publics de la télévision japonaise

Ce qui frappe dans les émissions de divertissement japonaises, c'est l'importance des duos (owarai konbi) (1) formés sur le modèle du manzai(漫才), un genre particulier de comique probablement originaire d'Osaka. Ceux-ci présentent de nombreux squetchs, dont certains sont réduits à leur plus simple expression. Ils sont composés d'un boke (idiot naïf) et d'un tsukkomi (intelligent et sérieux, "correcteur" des idioties du boke, ponctuant parfois ses phrases d'une petite claque sur le boke) .

La qualité et le succès du duo dépendra de la dynamique résultant de leurs personnalités individuelles et en tant que "couple" (2)

Si l'influence de ce modèle est importante, il existe également d'autres formats de comiques (solo, trio...) et les membres d'un duo peuvent travailler en solo.

# - Un besoin réduit en TV réalité issu du paysage audiovisuel japonais

Ce qui frappe est l'absence de TV réalité proposant à des inconnus de devenir célèbre en faisant partie de la petite lucarne....La raison est à chercher ailleurs que dans les vertus du petit écran nippon.

Les geinojin (personnages de télévision - autant talento qu'owarai) jouent tous un personnage télévisuel (le kyarakuta, kyara -de l'anglais character), lequel représente une forme de caricature assumée dans laquelle des spectateurs pourront se retrouver.

En outre, toute personne désireuse de passer à la TV peut avoir sa chance en tant que talento eu égard au nombre de chaines et de programmes de divertissements. Ces programmes fournissent ainsi un débouché aux ambitieux affamés de succès (qui se rabattent en occident sur la TV réalité).

Si celui-ci est au rendez- vous, le chanceux occupera le terrain par sa présence dans des émissions et publicités (on parlera alors de "dai bureki" - terme anglojaponais). Mais attention, le turn-over est important, les spectateurs pouvant se lasser de certains personnages, lesquels trouvent de moins en moins de contrats (en arriver à ne plus pouvoir se vendre : "urenakunaru".).

Les places ne sont pas extensibles et les talento ou owarai peuvent aller très loin pour la conserver et accepter des intrusions assez importantes dans leur vie privée. Ainsi les TV n'ont pas besoin de "télé réalité", elles en intègrent des éléments trash avec leurs talentos représentatifs.

Ainsi de London Hearts, l'une des émissions nippones les plus osées, laquelle peut, sans que "l'artiste" le sache (mais avec l'accord de son agence), aller fouiller sa chambre avec la caméra, provoquer un triangle amoureux avec un(e) acteur(rice) engagé pour l'occasion, etc...



A noter, l'émission Ame Talk, un talk show d'une heure dont le but est de faire parler les geinojin... sur eux même. Chaque émission est basée sur un thème (ceux qui ont travaillé dans une usine familiale avant de devenir célèbres, ceux qui sont des spécialistes en électroniques, des fans d'une série animée...) et doit faire rire par la conversation amusante des participants...(3)


thème : les talento en surcharge pondérale face aux maigres...


(1) les owarai konbi, vrais comiques, ne sont pas à confondre avec les talentos bien qu'ils soient souvent présents dans les mêmes émissions. La frontière est parfois mince car le talento apprend quelques tours et squetchs ...
(2) il est à noter que certains ex-groupes affirment que leur échec résultait de l'absence de répartition claire du rôle du boke et du tsukkomi (ame Talk - thème sur les anciens groupes).
(3) Parfois sans thème (après tout, cela n'est pas forcemment important), l'émission sera appellée tachi talk - "discussions debout"...

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