mercredi 27 août 2008

Les romans autobiographiques de Takeshi Kitano & Kitano par Kitano

Cet article sera consacré à une personnalité aux multiples talents que j'apprécie et aux ouvrages le concernant : Takeshi Kitano.

Takeshi Kitano est surtout connu en France en tant qu'acteur-réalisateur, mais sa créativité s'exerce également sur le petit écran nippon dans diverses émissions, du pur divertissement aux émissions documentaires et débats thématiques, mais toujours avec pour dénominateur commun une grande curiosité.

Il est également l'auteur d'ouvrages autobiographiques (pour lesquels il se murmure qu'il aurait bénéficié d'une assistance dans la rédaction, mais qu'importe) et s'est trouvé sujet d'un recueil d'entretiens avec Michel Temman.

Si les ouvrages autobiographiques ne rentreront pas au panthéon de la littérature pour leur style, leur simplicité sert le texte.

# La vie en gris rose



Quatrième de couverture = Takeshi Kitano. le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte. alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...

L'auteur relate son enfance d'après guerre entre un père peintre porté sur la boisson et une mère stricte qui prenait soin de ses enfants. Très intéressant si l'on est intrigué par une époque du Japon bien peu connue en France.


# Kikujiro to saki *



Dans "kikujiro et Saki" (respectivement le nom de son père et sa mère), l'auteur revient sur les figures parentales et ce qu'ils ont apporté à leurs enfants. Un bel hommage.

# Asakusa Kid



Quatrième de couverture = La vingtaine révolue, Takeshi Kitano, errant dans Tokyo, désoeuvré et nonchalant, décide un jour qu'il sera acteur comique. Pour y parvenir, une seule direction : Asakusa, le quartier des théâtres, des boîtes de strip-tease et des yakusas.
Dans l'une d'elles, Le Français, il est engagé comme garçon d'ascenseur. Il y rencontre l'acteur Senzaburo Fukami, qui deviendra son maître. Entre deux numéros d'effeuillage, Kitano joue ses premiers sketches comiques. Avec deux autres jeunes acteurs il découvre le style dialogué qui fera son succès, le manzaï, style qu'il marquera par ses outrances de langage, alors inimaginables au japon.

Les débuts de Kitano dans les cabarets d'Asakusa. Une période et un quartier de Tokyo à découvrir sous un autre jour.

# Kitano par Kitano



Présentation Editeur = " Je suis venu au cinéma un peu comme on vient au monde. Par hasard. " Takeshi Kitano, l'un des plus grands cinéastes japonais, se raconte dans cette autobiographie née de plusieurs années d'entretiens avec le journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano n'en revient pas de sa " destinée ", lui l'autodidacte qui n'a jamais oublié ses origines modestes. Takeshi Kitano se souvient de sa jeunesse dans le Japon de l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences, ses rêves d'explorateur, les études qu'il poursuit, malgré la pauvreté, grâce à sa mère. Le père, enfin. " Je ne lui adressais jamais la parole. Lui ne me disait jamais rien. " Des sketchs provocateurs de son alter ego télévisé Beat Takeshi, au cinéma vu comme rédemption tardive : une esthétique de la violence, une musique envoûtante, des antihéros solitaires et torturés, deviennent ses marques de fabrique, comme dans Sonatine. Pour la première fois, Takeshi Kitano révèle dans cette autobiographie d'une étonnante vitalité son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l'Amérique et acculturé. Une vision très personnelle de la vie, entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme.

Cet ouvrage est sans doute essentiel autant pour les fans que les curieux, dans la mesure où la découverte de sa personnalité met en lumière son œuvre cinématographique.

L'ouvrage intéressera aussi les personnes intriguées par la télévision japonaise.


* non traduit.

vendredi 9 mai 2008

L'eau: source fondamentale pour la cuisine japonaise

 L'eau, chose si insignifiante et si fondamentale dans toute cuisine, traverse son versant japonais : elle est d'importance pour la culture du riz, sa cuisson et la fabrication du saké.

I- L'eau

L'eau est un élément essentiel de la cuisine... auquel on ne fait pas souvent attention, mais elle a un impact certain sur le goût de vos préparations, notamment pour des plats "liquides" tel qu'une soupe miso.

Le point sur lequel il faut être vigilant est la dureté de l'eau, qui permet de caractériser sa minéralisation. Une eau à faible dureté (adaptée aux nourrissons) sera préférable pour la cuisson du riz et la préparation de soupes...

Comment choisir son eau ?

Cette information se trouve sur les étiquettes des eaux de source, sur une ligne intitulée "minéralisation totale (résidu sec) à 180°C:  X mg/L.".

L'eau de Volvic (130mg/L) reste un bon compromis, sinon toujours préférer les eaux à faible dureté (inférieure à 100) tel que:
- Mont Roucous (25 mg/L);
- MontCalm (32mg/L)

II- Le riz

1- Sa culture et son achat

Le riz (Oryza sativa) est une céréale, plante de la famille des graminées. Sa culture nécessite une forte quantité d'eau, amenée par de la pluie, une inondation (niveau de l'eau non contrôlé), une irrigation (niveau contrôlé). [1]

Il existerait plus de 130 000  variétés dans le monde, séparées en deux groupes :le riz indica (basmati, thaï...) nécessitant un climat plutôt tropical et le riz japonica (riz rond du risotto, riz japonais...) supportant des latitudes plus tempérées. [2]

Bien que sa consommation ai baissé, à l'instar du pain français, le riz garde une place essentielle au Japon.

Or, à moins de se faire livrer en direct de là-bas (ou en ramener dans ses valises), il reste difficile de trouver un bon "riz japonais" (riz rond de type "japonica") en France pour cuisiner les plats de l'archipel (les classiques maki, sushi, onigiri, donburi...).


    Où en trouver à Paris ?

- dans les épiceries japonaises (Kanae, Kyoko);
- dans les épiceries coréenne (kmart, euromart, ...);
- dans les supermarchés asiatiques (frêres tang, paris store);
- dans les supermarchés bio
- à l'épicerie du bon marché.

    Quelles sont les marque de riz adaptées à la cuisine japonaise ?


- SHINODE (hi no de):
Du riz d'origine italienne. Fait à Monferrat. Un riz "classique".
- MINORI SUSHI RICE:
Du riz d'origine espagnole. Un riz "tsuya" (lustré, poli).
- YUME NISHIKI:
Du riz d'origine italienne et exporté à partir de l'allemagne.
Un riz réputé. Comme du shinmai (nouveau riz), il comporte plus d'eau.
- le riz des magasins bio comme CELNAT

2- Sa cuisson

Deux moyens permettent d'arriver à la cuisson de ce que l'on appelle le riz à sushi (maki, sushi...): l'auto-cuiseur et, avec un peu de technique la simple casserole. Le riz doit se tenir sans être collant (comme un porridge).

Il est préférable de se procurer un auto-cuiseur de riz japonais (plus sophistiqué, pas facile à trouver) ou coréen et à la rigueur chinois (plus simple et facile à trouver).

Pour la technique de cuisson avec une casserole du riz japonais, il faut cuire le riz dans une quantité d'eau équivalente (après avoir fait bouillir rapidement, une cuisson à feu moyen doit épuiser l'eau).

Dans les deux cas, il sera nécessaire de laver son riz 2 à 3 fois pour enlever une partie de son amidon avant de le faire cuire.  Pour laver le riz, de l'eau filtrée (type brita) est préférable. Concernant l'eau de cuisson, une eau de source à faible dureté est conseillée.

III- Le saké

Le "vrai" saké, à ne pas confondre avec l'eau de vie chinoise (servie sous cette appelation dans les restaurants chinois), est un alcool de riz titrant de 14 à 17°C, produit de façon similaire à la bière.

Sa qualité dépend de trois éléments essentiels : le savoir faire du brasseur, la qualité du riz et celle de l'eau. Cette dernière reste donc essentielle.

La cave à saké - qui avait disparut quelques années - fut brièvement de retour à Paris, à la même adresse. 
Issé Workshop a une gamme de sakés assez étendue et son bistro "Izakaya Issé" permet d'en déguster au verre. Le Restaurant Saké bar aussi.
Les épiceries japonaises ou coréennes sont aussi des options pour s'en procurer.

A l'instar du vin blanc, le saké s'utilise dans la cuisine japonaise : il est donc toujours intéressant d'avoir une bouteille de qualité basique ou du "saké de cuisine", également vendu en épicerie.
Pour en commander sur internet :
Boutique du Saké Bar ;
 

Le saké, c'est bien connu, c'est la boisson des kappas:

Sur youtube, les publicités de la société Kizakura de Kyoto (pub ICI). Pour les lecteurs japonophones, leurs publicités sont disponibles sur leur site.


[1] wikipédia
[2] wasabi n°16

Maj/update: 20/09/2008;05/04/2009; 14/01/2010 (cave à saké fuji).

samedi 12 avril 2008

Ozu Yasujiro




Parler de ses goûts reste un exercice malaisé: il est plus facile décrire ce que l'on n'aime pas, d'exposer là où ça fait mal.

Et pourtant, je vais tenter de vous présenter un cinéaste que j'adore: "Yasujiro Ozu".

Pour être un réalisateur d'après guerre (la plus part de ses films connus sont tournés entre 1947-1962), il est bien moins connu que des Takeshi Kitano ou Kurosawa Kiyoshi.

Pourquoi reste-t-il un de mes réalisateurs préférés? La réponse n'est pas évidente: toutes les œuvres visionnées comportent une certaine sérénité, douceur, malgré les péripéties des scénarios. C’est une bouffée d’oxygène contemplative dans un monde de films d’actions à tendance hollywoodienne.

Ces films parlent de thèmes similaires que sont le destin de la famille japonaise  face aux changements de la société (modernité, départ de la fille qui va se marier, etc...), ou bien les difficultés des relations entre les générations. Cependant leur portée universelle permet de toucher les spectateurs de tous les pays.


Les intrigues des scénarios ne sont pas très complexes mais la richesse de ses films tient dans la complexité  des relations humaines.

Celles-ci ont été mises en valeur avec d'excellents acteurs travaillant habituellement avec Ozu: du grand Chishu Ryu à l'extraordinaire Setsuko Hara, surnommée "la greta Garbo du Japon" par le critique Donald Richie...

J'aime également la façon originale de filmer d'Ozu, que l'on a parfois appelé le "plan tatami" : la caméra se positionne au plus prêt du sol, là où beaucoup de choses se passent dans une pièce japonaise (une table basse sur un tatami, le personnage s'assoit sur un coussin...) et ainsi se rapproche de l'acteur qui joue tout sur l'émotion.


L'une des conséquences de cette caméra rapprochée, est qu'elle ne prend pas 2 personnes qui discutent en même temps (comme la mère et la fille dans 秋日和), mais se pose sur l'une après l'autre, selon la conversation. Cela la rend plus intime.


Une sélection de films à regarder :

- Le goût du riz au thé vert (お茶漬の味);
- Voyage à Tokyo (東京物語);
- Bonjour (お早う);
- Fin d'automne (秋日和);
- Le goût du Saké (秋刀魚の味).


Mini Quizz :

(1) Quel est le premier film en couleur tourné par Ozu:
A- Bonjour
B- Voyage à Tokyo
C- Le goût du Saké
D- Fleur d’équinoxe

(2) Quel réalisateur occidental a réalisé un film/documentaire sur Ozu?
A- Paul Schrader
B- Wim Wenders
C- Sofia Coppola
D- Rob Marshall

(3) Yoshida Kiju, auteur d'une biographie d'Ozu, qualifie son œuvre d'"anti-cinéma". Pourquoi?
A- un scénario simple avec peu d'action
B- une lenteur de vue de la caméra
C- la subversion des conventions (prise de vue, jeu d'acteurs, montage)

(4) Quel film n'est pas d'Ozu
A- Gosses de Tokyo
B- Où sont les rêves de jeunesse?
C- Le sabre de pénitence
D- Histoires d'herbes flottantes
E- Nuages d'été

Bonnes réponses en commentaire.